Quelle place pour les savoirs et connaissances locales dans l’élaboration des politiques publiques ? C’est la question à laquelle le club de lecture international sur le conseil scientifique a réfléchi en s’intéressant, le 29 avril dernier, à l’article de Jean-Pierre Olivier de Sardan « Compter sur ses propres forces » : face à l’aide, promouvoir les experts contextuels dans les politiques publiques en Afrique”. Une 7 ème rencontre du genre animée par François Claveau, Véronique Fournier, Victorine Ghislaine Nzino Munongo et Gabriel Saso-Baudaux.
Dépendance et érosion de l’initiative locale, voilà les effets pervers de l’aide internationale en Afrique mis en lumière par Olivier de Sardan. Comment faire en sorte que l’Afrique puisse se réapproprier ses politiques politiques pour en améliorer l’efficacité et ainsi réduire sa dépendance à l’égard de l’aide internationale ?
Comme solution, l’auteur propose de promouvoir les « experts contextuels », des acteurs de terrain qui, grâce à leur connaissance fine des réalités locales, leur esprit critique et leur engagement pour l’amélioration des services publics, pourraient redéfinir les dynamiques du développement en Afrique. Des experts qui pourraient alors contrebalancer l’influence des « réformateurs de l’extérieur » et réduire la dépendance à l’aide.
À la lecture de ce texte, 4 point clés sont apparus à savoir la question de l’intégration de ces experts contextuels dans le système de gouvernance tout en conservant un haut niveau d’expertise et une grande capacité d’action, le maintien des dynamiques informelles, des pratiques ancrées localement sur lesquelles repose souvent l’expertise contextuelle de sorte à éviter des approches trop rigides ou calquées sur des modèles occidentaux, mais aussi, la nécessité d’intégrer les experts contextuels dès la conception des projets afin d’aligner les agendas des bailleurs de fonds sur les besoins locaux, les réalités de terrains. Enfin, l’association de ces acteurs à chaque phase des projets de sorte à renforcer l’autonomie des communauté, “l’empowerment local”
L’institutionnalisation des experts contextuels offre donc une opportunité unique de repenser les politiques publiques en Afrique. Elle exige toutefois une mise en œuvre prudente qui préserve l’authenticité de leur expertise et évite les écueils des approches verticales traditionnelles.
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